La douleur est une expérience complexe et subjective, combinant à la fois des aspects sensoriels et émotionnels. Définie par l’Association Internationale pour l’Étude de la Douleur, la douleur est une sensation désagréable que l’on ressent lorsqu’il y a des dommages ou un risque de dommages aux tissus, ou quand on décrit ces dommages (IASP, 1979).
Qu’est-ce que la douleur?
Elle peut être décomposée en 4 composantes distinctes, jouant chacune un rôle particulier dans la perception et la gestion de cette sensation.
La première est la composante sensori-discriminative qui est liée à la perception sensorielle de la douleur, comprenant son intensité, sa localisation, sa qualité et sa durée. En effet, c’est en ressentant une douleur d’une intensité vive et brûlante dans le bas du dos par exemple, qu’il est possible de localiser précisément la source d’une douleur. La composante sensori-discriminative rend, également, possible la différenciation entre une douleur aiguë versus une douleur sourde et persistante.
Cette composante de la douleur est étroitement liée à l’activation des récepteurs sensoriels dans les tissus corporels et à la transmission des signaux nerveux au cerveau. La perception sensori-discriminative de la douleur peut être perçue comme subjective et peut varier d’une personne à l’autre en fonction de facteurs tels que la sensibilité propre à l’individu, l’âge, le sexe et les expériences antérieures de la douleur.
La seconde composante est la composante affective-motivationnelle. Celle-ci concerne les émotions et motivations impliquées dans l’expérimentation de la douleur. Il s’agit d’une dimension subjective englobant les sentiments de souffrance, d’anxiété, de détresse et d’autres émotions négatives accompagnant la douleur physique. Par exemple, une personne ressentant une intense douleur peut également éprouver un sentiment de peur, d’angoisse ou de frustration, pouvant ainsi aggraver la perception de la douleur.
Cette composante est donc étroitement liée aux réponses émotionnelles et comportementales que la douleur peut susciter. Elle peut également influencer la motivation d’une personne à rechercher un soulagement de la douleur ou à éviter les activités susceptibles d’aggraver la douleur. En ayant une bonne compréhension et en tenant compte de cette composante, le personnel soignant pourrait mieux évaluer et traiter la douleur avec une approche holistique.
La composante cognitive-évaluative de la douleur est l’aspect subjectif de l’évaluation de la douleur par la personne qui la ressent. Cela regroupe les pensées, les croyances et les perceptions de la douleur. Une personne peut ainsi interpréter une douleur comme insignifiante en raison de ses croyances personnelles et sa capacité à tolérer la douleur, alors qu’une autre peut interpréter cette même douleur comme intense et grave en raison de ses propres expériences passées ou de ses appréhensions.
Ainsi, cette composante de la douleur est importante car elle va impacter la manière dont une personne va réagir à la douleur et la manière dont elle va la gérer. Les professionnels de la santé tiennent compte de cette composante lorsqu’ils évaluent la douleur d’un patient, car elle peut fournir des informations précieuses sur la perception de la douleur par le patient et sur les meilleures approches pour la traiter efficacement.
Enfin, la composante comportementale englobe les réponses observables et les comportements adoptés en réaction à la douleur. Ces comportements peuvent inclure des réactions faciales, des changements de posture, des mouvements protecteurs, des gémissements, ainsi que d’autres réactions pouvant indiquer l’intensité de la douleur. Un patient peut, par exemple, instinctivement se tenir ou protéger la partie du corps où la douleur est ressentie.
Cette composante peut fournir des informations essentielles l’évaluation de la douleur, en particulier lorsque la personne est incapable de communiquer verbalement, comme c’est parfois le cas chez les nourrissons, les personnes atteintes de troubles de la communication ou les patients inconscients.
Les obligations réglementaires de l’infirmier.ère vis-à-vis de la douleur
Au Canada, les obligations des infirmier.ères sont essentielles pour assurer une prise en charge efficace et appropriée de la douleur. Bien que ces obligations puissent varier d’une province à l’autre, certaines normes s’appliquent dans l’ensemble du pays.
Tout d’abord, les infirmier.ères sont tenues d’évaluer la douleur de leurs patients de manière régulière et systématique. Ceci comprend la documentation appropriée de l’évaluation de la douleur, y compris des détails tels que l’intensité de la douleur, sa localisation, ses caractéristiques et les facteurs qui peuvent l’aggraver ou l’atténuer. Cette évaluation est indispensable pour évaluer le niveau de douleur et ainsi déterminer le plan de traitement adapté.
De plus, les infirmier.ères doivent administrer des analgésiques de manière appropriée en suivant les protocoles et les ordonnances médicales. L’infirmier.ère doit également surveiller les effets secondaires des analgésiques et veiller à la sécurité du patient. Ainsi, les infirmier.ères jouent un rôle crucial dans toutes les démarches liées à la douleur allant du dépistage, à l’évaluation, la recherche et l’application d’un traitement, ainsi qu’à l’enseignement aux patients sur la gestion de la douleur et la réévaluation régulière des symptômes liés à la douleur.
La gestion de la douleur est un élément crucial des soins de santé, nécessitant une approche attentive et personnalisée. Chez Placement Premier soin, nous nous engageons à rester à l’affût des derniers règlements et meilleures pratiques en matière de gestion de la douleur, afin d’offrir à nos infirmier.ères les meilleures pratiques leur permettant ainsi de remplir leurs obligations de la meilleure façon qu’il soit et d’optimiser leur collaboration avec d’autres professionnels de la santé pour assurer la prise en charge efficace et complète de leurs patients.
* Source : study of pain (IASP). « Pain terms: a list with definitions and notes on usage-IASP Subcommittee on Taxonomy », Pain, vol. 6, n° 3, juin 1979, p. 249-252.